Hénin Beaumont, le 18 juin 2010
Le 18 juin 1940, depuis Londres, la voix d’un homme s’élève sur les ondes de la BBC.
Cette voix lança un vibrant appel vers la France. Un appel solennel à l’insoumission et à la résistance pour que triomphe une certaine idée de la France.
Ce cri de révolte qui appelait les Français à la désobéissance pouvait surprendre, d’autant plus qu’il émanait d’un militaire.
Un militaire qui encourage le peuple de France, ses compatriotes, à ne pas se soumettre aux ordres d’un supérieur hiérarchique, le Maréchal Pétain, futur chef de l’Etat français.
La France avait capitulé et Philippe Pétain avait demandé aux Français d’accepter le joug de l’envahisseur nazi.
Cette défaite le général de Gaulle ne l’a jamais admise. Homme de courage et de conviction, il exhorta le peuple à rester debout, à résister, à conserver sa fierté. A combattre pour sa liberté.
Comme quelques rares hommes dans l’Histoire, le général de Gaulle a pris ce jour là un risque considérable. Seul, il a eu le courage de faire face au nombre, au découragement, à la résignation, aux menaces.
« Rien d’audacieux n’existe sans la désobéissance », a dit Jean Cocteau. Le 18 juin 1940, le général de Gaulle a fait preuve de ce discernement rare qui caractérise ceux qui ont une vision de l’Histoire.
D’abord, seul, il dit « non » ! Des hommes et des femmes que rien, pourtant, ne destinait à l’héroïsme ont entendu cet appel, et ont rejoint le général rebelle. Ils ont préféré, pour beaucoup d’entre eux, mourir debout plutôt que de que vivre couchés.
A ces anonymes, surtout et d’abord, nous devons aujourd’hui rendre hommage.
Tant il est vrai que, pour eux, il eût été plus facile de ne rien entendre, de continuer à vivre caché. De suivre les consignes officielles d’un pouvoir asservi. Et de faire semblant de croire à la propagande du gouvernement de Vichy.
Aujourd’hui encore, en temps de paix, quand ils se lèvent, les hommes ou les femmes qui disent « non » à la guerre, à l’oppression, à la misère sont souvent bien seuls. Et peu entendus.
Dans son appel, Charles de Gaulle lançait je cite : « L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire ».
Y croire encore alors que beaucoup ont perdu tout espoir. Avoir eu raison contre tous, c’est la force de cet homme d’exception et la leçon qu’il nous permet de tirer de l’Histoire.
Nous sommes ici réunis pour nous en souvenir.
Pascal WALLERAND, Délégué de circonscription